samedi 15 janvier 2011

110111 Les miracles existent

Plus de photos et le parcours géolocalisé en cliquant sur la carte ci-dessous

Au milieu de la nuit, la pluie a recommencé à tomber et ne s’est pas arrêtée jusqu’au matin. Pas très encourageant pour notre excursion vers Nong Khiaw dans le nord. D’ailleurs, la malchance semble vouloir nous poursuivre aujourd’hui : on est venu nous avertir, à 8h, qu’un tuk tuk nous attendait pour nous emmener jusqu’au minibus pour Nong Khiaw ; mais nous ne sommes pas prêts et n’avons pas encore pris le déjeuner que nous avons commandé, puisque notre billet indiquait que nous serions pris en charge à notre guesthouse à 9h seulement. Et à 9h, bien sûr, pas de tuk tuk. A 9h30 non plus, pas plus qu’à 10h. La réception a pourtant appelé à plusieurs reprises la société Tiger Trails, organisant le transport, avec pour réponse systématique « le bus est en chemin, il arrive dans 10 minutes ». Finalement, à 10h15, la société rappelle et indique que si le bus n’est pas là dans les 5 minutes, c’est qu’il est déjà en route vers le nord et que notre billet nous sera remboursé ! Par chance, la réceptionniste a à peine raccroché que le bus se montre enfin. Ouf !


C’est donc dans un minibus quasi plein que nous embarquons, avant de nous diriger résolument vers le nord. Il ne pleut plus, mais le ciel est d’un gris déprimant.


Le trajet est plus court que ce que nous avons entendu, deux heures et demie seulement. Nous arrivons dans un petit village aux rues non goudronnées, entouré de massifs karstiques. Le coin doit être magnifique sous le soleil. Mais les grappes de brouillard qui s’accrochent aux montagnes donnent une ambiance intéressante, qui doit être celle que l’on trouve pendant la mousson.


Déposés à la gare routière, nous nous mettons immédiatement à la recherche du débarcadère pour réserver le retour en bateau, prévu pour demain. Nous trouvons le fleuve et apercevons quelques bateaux, mais le chemin pour descendre est très raide. Nous irons voir plus loin. Et c’est là que survient la grosse tuile : nous nous rendons compte que nous avons oublié notre GPS sur la plage avant du minibus, celui qui nous permet de localiser nos photos et de montrer nos parcours. Nous revenons rapidement à la gare routière, mais plus aucun bus ne s’y trouve. L’employé présent ne peut pas nous renseigner. Rageant ! Comme le chauffeur était accompagné de sa femme et de sa fille, nous nous disons qu’il habite peut-être le village. À force de faire des photos de tout, nous avons la leur, ainsi que le numéro de plaque du bus.


C’est ainsi que nous traversons la rue boueuse du village en regardant un peu partout si un bus immatriculé 2702 ne se trouve pas dans les parages. Nous trouvons beaucoup de véhicules similaires, mais jamais avec le bon numéro. Et les gens ne reconnaissent pas les photos du chauffeur. Misère!


A force de marcher, nous franchissons le pont qui traverse la Nam Ou et mène au quartier où se trouve notre guesthouse. Arrivés à cette dernière et après avoir pris possession de notre bungalow, nous empruntons le téléphone pour passer quelques coups de fils à Tiger Trails, dans l’espoir de savoir si notre chauffeur habite dans les parages et s’il y a un moyen de le contacter. Après plusieurs appels et rappels laborieux, une personne parlant bien anglais nous promet de faire ce qu’elle peut. C’est notre seul espoir pour le moment…

Nous ressortons et allons au débarcadère, que nous avons vu depuis le pont. Le ciel semble encore plus bas et une petite bruine détestable s’est mise à tomber, accompagnée d’un vent tout aussi désagréable. Le sol est boueux et glissant, et avec la perte du GPS, notre moral n’est pas au plus haut. Cet endroit sent plus la galère qu’autre chose !

Nous arrivons très facilement à obtenir des places dans un bateau pour Luang Prabang, c’est déjà ça. Il suffit de s’inscrire sur une feuille, il y a déjà une quinzaines de noms, étrangers bien évidemment. En revenant dans la rue principale, nous voulons nous renseigner dans l’enseigne locale de Tiger Trails, mais personne n’est là, bien que nous soyons en plein dans les heures d’ouverture. Il ne nous reste qu’à aller profiter de la région ; le guide indiquait une promenade de 2,5 km menant à une grotte, ce sera notre objectif du jour. Sur la terrasse juste à côté du Tiger Trails, une jeune femme nous demande en français s’il y a quelque chose à faire dans le coin. Nous lui proposons de nous accompagner, même si le temps n’invite pas à la balade. Elle accepte et nous l’attendons pendant qu’elle va payer sa consommation.


Et là, une chose incroyable se produit : une petite dame d’un certain âge débarque devant nous en scooter et nous interpelle par des « Sunset guesthouse ? Sunset guesthouse ? » (le nom de notre logement pour la nuit). Sans comprendre où elle veut en venir, nous lui répondons par l’affirmative. Elle descend de son scooter, enlève son casque et, avec un grand sourire et dans un geste théâtral, sort de sa poche…notre GPS IgotU GT-600 ! Un vrai miracle ! Notre expression à ce moment a dû être mémorable : des yeux éberlués et une bouche grande ouverte ! Il s’avère que cette dame est la maman de la personne de Tiger Trails à laquelle nous avons parlé au téléphone pour essayer de retrouver notre chauffeur. En plus, le restaurant devant lequel nous nous tenons est le sien ! Le hasard qui a voulu qu’elle arrive ici au moment où nous y sommes aussi est tout bonnement stupéfiant. Il y a beaucoup de khàwp jai lai lai qui s’échangent (merci beaucoup) et nous n’hésitons pas à lui donner une récompense.

Du coup, sur ce moment mémorable, le lieu nous devient plus agréable. Nous partons en compagnie de notre nouvelle amie, une infirmière originaire du pays basque. Nous suivons la route pendant environ 40 minutes, sous la bruine qui se transforme parfois en pluie franche, et trouvons sans peine l’accès à la grotte historique Pathok (un panneau de bienvenue est présent au bord de la route). Il faut dire aussi qu’une personne se tient au bord de la route pour nous vendre des billets d’entrée 5'000 kips…


Nous passons ensuite un vieux pont en bambou plutôt stable malgré les apparences et traversons une rizière (en jachère) pour rejoindre un escalier abrupt grimpant jusqu’à la grotte Pathok.



Celle-ci a servi de refuge aux villageois pendant la seconde guerre d’Indochine et des pancartes indiquent où se trouvaient les activités (police, administration, local de munition, etc.).

Au retour, un écriteau indique une autre grotte, nous essayons de nous y rendre mais le sol est finalement trop boueux et glissant, cela devient un peu dangereux et nous ne voulons pas risquer l’accident stupide.



Nous revenons par les rizières qui nous permettent de faire de belles photos malgré le temps maussade mais sec.


De retour au village, (où nous avons croisé le bus immatriculé 2702 !) nous soupons tous les trois dans le restaurant de notre sauveuse de GPS. Comme l’endroit est ouvert sur un côté, comme presque tous les restaurants que nous avons vus ici, il fait un froid de canard, mais la nourriture est tout simplement excellente. Il faut croire que notre compagne de randonnée a apprécié que nous lui proposions une activité par cette journée lugubre, car elle nous offre très généreusement le repas. Merci encore à elle !

Nous rentrons à notre guesthouse et ne manquons pas de demander des couvertures supplémentaires, car il semble que la nuit sera particulièrement fraîche. Comme les bungalows sont toujours très perméables à l’air - on y voit le jour par les murs et le plancher - mieux vaut prévenir…




5 commentaires:

  1. Merci pour tous vos messages encourageants. Vous avez pu constater un léger retard dans les publications, ben c'est au gré des possibilités internet! Continuez, ça nous fait plaisir :o)

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  2. Absolument super ce miracle... et te connaissant comme on te connait, sans GPS est égal à être désemparé pour la suite du voyage et de ce blog toujours très intéressant. Un régal, MERCI. HP R

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  3. Super le petit miracle ! s:-)

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  4. Quel chance finalement ! Note pour le prochain voyage : avoir 2 ou 3 GPS de rechange :-) I, C & S

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  5. J'avais prévu le GPS de rechange, le GT-120, mais moins performant au niveau batterie, du coup, c'est sur que la prochaine fois j'en prend un second du même modèle, le GT-600. Trop top ces traceurs.

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